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La génération Y : Qui dirigera?

Définir la génération Y

La science des générations est loin d'être exacte. Pour la génération Y, on trouve presque autant de définitions que d'auteurs. Ainsi, certains la font commencer en 1976, d'autres en 1978, et d'autres encore en 1980 ou même 1982... Même chose pour la limite supérieure : certains la placent en 1986, et d'autres vont jusqu'à l'an 2000. «La définition d'une génération est assez floue, reconnaît Jacques Légaré. Elle dépend des données dont on dispose, mais elle devrait aussi correspondre à des expériences communes. En même temps, elle peut aussi faire référence au temps qu'il faut à un groupe pour être en âge de se reproduire, dit-il. Dans ce cas, une génération serait un peu plus longue, environ 20 ans.» Le calcul des générations commence en général à partir des baby-boomers, qui sont nés entre 1946 et 1965. Mais déjà, il y  a un débat : certains considèrent que les «jeunes» boomers, nés entre 1961 et 1965, ont plutôt vécu une réalité de X, soit une difficulté à entrer sur le marché du travail, la précarité de l'emploi, etc. Toujours selon les définitions les plus courantes, les X seraient nés entre 1966 et 1976. Suivraient les Y, nés à la fin des années 70. Ce qu'il faut retenir, c'est que ces définitions ne sont pas coulées dans le béton. Nous avons retenu celle de Jacques Charuest, consultant en ressources humaines, soit les jeunes nés entre 1977 et 1987. Cette définition correspond à son expérience sur le terrain. Cela dit, il ne faut pas mettre tous les Y dans le même panier. «Les enfants des immigrants, par exemple, ressemblent beaucoup plus aux boomers et sont très orientés vers la carrière», précise M. Charuest. Charles-Henri Amherdt affirme lui aussi qu'il ne faut pas prendre ces définitions comme des absolus : «Une génération, c'est d'abord une mentalité, une dominante de groupe, mais des gens de groupes d'âges différents peuvent partager une même attitude face à la vie.»

Conflit des générations? Quel conflit?

S'il y a bien des différences entre les générations à propos des façons de se comporter au travail et de certaines valeurs, est-ce à dire qu'il y a un conflit entre les Y et les autres? Pas pour Jacques Charuest : «Quelques gestionnaires trouvent les Y arrogants mais, dans l'ensemble, la relation est harmonieuse.» À preuve, le nombre de jeunes qui restent longtemps chez leurs parents. «Nous, les boomers, on voulait partir le plus vite possible de la maison, dit-il. Mais les Y ont vécu dans des familles moins nombreuses que les nôtres et ils ont été habitués à être consultés; ils sont à l'aise avec leurs parents.» C'est un constat qui trouve écho chez Élise Arguin : «C'est sûr qu'il y a des petites différences entre les générations. Par exemple, je consulte beaucoup plus de documents à l'écran que mes patrons, qui ont besoin de tout imprimer. Mais je m'inspire d'eux, et ils m'apprennent beaucoup.»